Description
Claude Luisier - Biographie musicale
Le fil rouge de la muse l’accompagne depuis son enfance. D’abord quelques pas de piano dès l’âge de cinq ans, première brève immersion musicale. Puis, à la fin des années soixante, il crée, avec trois autres comparses, un groupe de rock dans le collège où il étudie. Il y prend le rôle de chanteur guitariste. « The new canonball cake agency » (nom du groupe) s’inspire de la musique des Beatles, Rolling Stones, Kings et autres bluesmen de cette époque.
Il se met à l’étude de la guitare classique au Conservatoire de Lausanne avec le professeur Miguel Rubio. Encouragé par ce dernier, il part à Séville pour y suivre les cours au Conservatoire et se rapprocher également du Flamenco, musique qu’il aime particulièrement. Au début des années septante, l’Espagne est encore gouvernée par un franquisme étouffant et, malgré ses certificats de Lausanne et les recommandations de Mr Rubio, il se voit refuser l’entrée au Conservatoire de Séville, non pas pour des raisons musicales, mais à cause de son allure non conforme aux règlements espagnols de l’époque. Après d’âpres pourparlers qui n’aboutissent pas, il refuse toujours de troquer ses « jeans » et ses longs cheveux pour le costard-cravate d’usage. C’est la rupture. Rupture avec le monde occidental, rupture avec la musique également.
C’est alors vers l’Afrique qu’il se tourne. Non pas par envie musicale, car il a laissé ses illusions sous d’autres cieux, mais simplement pour Vivre…l’Aventure enfin. L’Afrique le touche droit au cœur par les gens qu’il y rencontre. Le virus est ingéré. La muse africaine, omniprésente jusque dans les gestes quotidiens, fertilise déjà, à son insu, le terreau dans lequel va naître sa future passion.
C’est en Suisse plusieurs années plus tard, alors qu’il s’essaye à nouveau à la guitare, sans grandes convictions, que le balafon arrive avec fracas dans sa vie. Et tout bascule; sa vie professionnelle, familiale, sont complètement « chamboulées », rien ne résiste à cette passion naissante. En 1982 il construit son premier balafon, avec les conseils et appuis d’un ami genevois. Deux ans plus tard il stoppe son activité professionnelle et se lance dans la construction de cet instrument pour d’autres personnes. Sa nouvelle profession est née. Parallèlement, il avance dans son apprentissage musical du balafon. D’abord en autodidacte et ensuite avec l’aide précieuse de maîtres balafonistes africains tels que Mahama Konaté, fondateur du groupe « Farafina » et Ali Dô Ouattara balafoniste-forgeron de Dakoro, au sud du Burkina. Il se rend à plusieurs reprises en Afrique pour sentir à nouveau les racines de sa passion.
Avec son ami genevois, ils créent en 1986, l’association des « musiciens des cent villages », association qui regroupe les balafonistes qui suivent les stages qu’ils donnent durant les week-end. Il donne également des cours privés durant plusieurs années à Genève, à raison d’un jour et demi par semaine. Parallèlement à ces activités, il continue son chemin de facteur de balafons et joue également dans plusieurs groupes : « Yakapa Yfaucon… maltais » balafon et percus, « Tree Talks » à St-Gall, spectacle musical autour des arbres, « Pasta per tutti » ethno-jazz délirant, « RisouxBund » à Zürich, balafons et percussions, « Mimi petite souris » à Genève, balafons et percussions, et actuellement depuis peu« Balabagui » (www.myspace.com/balabagui) à Lausanne. D’autres projets sporadiques théâtraux et musicaux sont également à son actif.